Ben Salem Himmich, Ijtihâd: la face voilée de l’Islam, Rabat, éditions Marsam, 2006.
L’objet de ce livre n’est pas l’islam en-soi, cultuel ou dogmatique, mais l’islam “tombé” entre les mains des hommes, c’est-à-dire pétri d’histoire et de visions du monde. Mon intérêt pour sa formation idéologique m’a révélé les formes prégnantes et les fonctions motrices de l’ ijtihâd, autrement dit de ces tensions d’effort et de ces pratiques antagonistes – et parfois sanglantes – sur le terrain mouvant et ardu des élaborations doctrinales. Je me suis employé à examiner ces ijtihâdât à l’aune de la mémoire critique, en les analysant non intra muras mais dans le type de rapports qu’ils entretiennent sur le marché du discours et de l’existence. Et comme le présent interpelle toujours le chercheur en ces matières, il m’a fallu procéder au final à un examen synthétique et concis de l’état des lieux à l’époque contemporaine, surtout que la mouvance politico-religieuse, prospérant sur les difficultés de réalisation des modèles capitaliste libéral et solial démocrate dans l’aire arabo-musulmane, n’eut de cesse de se revivifier et de se présenter ici et là comme alternative et solution de “salut”. Cet examen qui laisse ouvertes bien des questions m’a cependant conduit à ramener les manifestations de ladite mouvance au “fondamentalisme” salafi, qui par son ijtihâd en décrit la nature et en esquisse aussi les limites.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
RB (13 mai 2019). Ijtihâd: la face voilée de l’Islam, par Ben Salem Himmich. Iqbal إقبال. Consulté le 4 décembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/qf2g